6 oct. 2015

NOYELLE VION


NOYELLE-VION .



 Noyellois   Noyelloises 
Altitude : mini= 91 m -maxi= 148 m
Latitude : 50° 17 '29 Nord Longitude : 2° 33 '0 Est

En 1893 -1894 :
Populaion :                                       411
Votants :                                           120
Maire :                       Briois Ferdinand
Adjoint :                     Vaast G .
Curé :                         Deriencourt 
Instituteur :              Dupuich
Institutrice :              Delcourt 
Médeçin :                   Dubus 

En 1804 :
Population :                                      429 
Maire :                        Flament 
Adjoint :                      Briois 

Autrefois :
Nigelia :                                                              1154- 1159
Noella Guidonis ou Nigella Guidonis :            XII ème 
Noyele le Wion  :                                               1277
Noele le Wyon :                                                 1294
Noele  Wion :                                                     1297
Nollie :                                                                1378
Noyelle le Wyon :                                              1436
l'on retrouve aussi : Noiële  et Nigella Widonis 

Noyelle  remonte à une haute antiquité . Son nom latin pourrait être considéré comme une date , mais outre cela , nous y retrouvons l'emplacement d'un camp romain sur le haut du village  , un four de potier romain  (lieu-dit "la poterie" ) , des sépultures avec des poteries semblables à celles d' Avesnes le comte qui remontent à cette époque .
Simple hameau à l'origine , Noyelle s'agrandit peu à peu et fut séparé de Lattre pour former un centre à part .
Une famille seigneuriale éxistait à Noyelle vers 1100, nous voyons à cette date , le mariage de Bouchard , baron de Beauffort avec Marguerite de Noyelle Wion . 
N'ayant eu de leur union qu'une fille nommée Jeanne , ils la donnèrent vers 1125 à Guy de Thouars à la condition de relever les noms et les armes de Beauffort et Noyelle vion .
Cette dernière seigneurie fait apanage de l'une des premières branches de la famille des Beauffort  qui en prit le nom . Guy fit partie de la seconde croisade et accompagna en terre sainte le roi Louis VII , il est mentionné dans une charte de l'abbaye de St Jouin de Marnes de l'an 1139 .
En 1119 le seigneur de Noyelle fit don de ses alleux sur ce territoire de l'abbaye de St Eloi .
Cette terre était ancienne baronie et son possesseur un puissant seigneur , en Artois les barons tenaient un rang considérable et l'on pouvait citer au nombre des plus éminents le baron de Noyelle vion .
Jehan de Noyelle accompagnait Robert comte d' Artois à la croisade .
Le sire de Noyelle vion figure comme pair aux plaids du comte d' Artois en 1285 - 1286 .
Baudouin de Noyelle , deuxième du nom , seigneur de Gouy , d'Estrayelles et de Tilloloy , conseiller et chambellan du duc de Bourgogne , gouverneur , bailli et maître des eaux et forêts de Péronne , Montdidier et Roye , portait le surnom de  "blanc chevalier " . Il était au siège d' Arras en 1414 avec soixante neuf  pages ou soldats soudoyés .
Jean , son fils fut fait prisonnier à la bataille d' Azincourt  en même temps que lui , on les retrouva combattant à Mons à Vimeu en 1421 .
Baudoin III , fils de Jean , autrement dit Baudot de noyelle , fut aussi un des vaillants capitaines de son temps . Il fut conseiller et chambellan de Philippe le bon , duc de Bourgogne , gouverneur de Péronne , Montdidier et Roye . Il fut créé chevalier en 1429 et chevalier de la toison d' or  en 1433 par Philippe le bon , il mourut vers 1463 .
Charles son fils eut deux filles , l'une Hélène de Noyelle , épousa gilles Creton dit "Rainbaud" seigneur d' Estourmel . Leurs filles furent chanoinesses au noble chapitre de Nivelles , deux fils d' Hélène continuèrent la descendance .
Noyelle était en 1501 à Artus de Bellin , puis la terre passa dans la famille de Vitemart  Rochechouart et peu après à la famille de France . Jerôme  de France  en fut l'acquéreur , substitua cette seigneurie par testament de 1576 en faveur de son petit fils  Gaspard Jérôme de France , baron de Boucaulet . Celui-ci épousa Marguerite d' Assomleville . Ils substituèrent leurs biens jusqu'à la troisième génération par leur testament du 18 aout 1650.
Ils laissèrent plus de 200 000 écus de meubles et d' acquits que leurs enfants ont hérités sous certaines charges .
Renom de France leur fils ainé , président du conseil d' Artois à qui la terre de Sars était échue , l'échangea contre celle de Noyelle vion  qui avait été assignée à son frère puiné   Jérôme Antoine .
Guillaume Alexandre de France  devenu marquis de Noyelle par lettres patentes du roi Louis XIV , seigneur d' Hauteville , baron de Vaux  fut en 1709 député en cour par la noblesse des états d' Artois . Il mourut à Arras , le 9 juin 1736 et fut inhumé près de Bapaume , son fils aîné lui succéda . il était dès 1708 page à la grande écurie du roi . En 1745 , il maria sonfils aîné qui portait le nom de comte d' Hazecques  du chef de sa mère , à Marie Françoise de Mailly , sa femme la marquise de Noyelle , fut inhumée à Noyelle Vion .
La famille de france conserva la seigneurie de noyelle jusqu'à le révolution . L'un de ses membres Charles de France , chanoine d' Arras connu sous le nom de l'abbé de Vinchy  périt sur l'échafaud révolutionnaire .
Noyelle à donné aux armées de Napoléon 1er , deux braves officiers , Messieurs Blazard et Roussel  et à l'église deux dignitaires M. M Lemaire  dont l'un fut chanoine d' Arras et l' autre prieur des Carmes de Lucheux . Noyelle eut sa coutume en 1507 .
Noyelle possédait un château fort dont l'origine se perd dans les temps anciens . Il fut détruit en 1522 par le duc de Vendôme , le grand destructeur des forteresses . 
Sa motte et ses fossés se voient encore ainsi que quelques souterrains dont un puit  (derrière le manoir actuel près de l'église ) .

Eglise Notre -Dame : 

Son église  remontait à une époque reculée . On la citait en 1601 comme une des plus anciennes de la région .
Elle avait trois nefs , était basse et obscure  et d'une architecture romane . Le clocher situé entre le choeur et la nef du milieu était porté par quatre piliers massifs . Foudroyé en 1668 , ce clocher fut réparé aussitôt . L'église fut relevée de fond en comble en 1739 .
L'église avait deux cloches dont l'une était le don pieux du seigneur président du conseil d' Artois . Son portrait ornait la verrière absidale , il était vêtu d'une robe noire , le col entouré d'une fraise et la tête couverte d'une calotte noire . A côté était sa femme aussi à genoux avec la fraise et une coiffure blanche  semblable à celle des dames de l'abbaye d' Avesnes , c'est à dire un collège de clercs , appelés depuis chanoines . C'étaient des ecclésiastiques qui desservaient la chapelle du château  selon l'usage observé pour les seigneurs des principales terres . On transporta ensuite le service divin de ces clercs en église paroissiale .
Puis le titulaire de la cure fut un chanoine d' Arras . Mais lorsque les conciles ordonnèrent aux chanoines de renoncer aux cures dont ils étaient investis , le chapitre y nomma un autre prêtre  à qui on donna la moitié de la préhende de la chapelle saint Antoine .
Cette chapelle s'élevait à l'extrémité du village sur le chemin de Lattre . Sa préhende qui était le gros cononicat d' Arras devint pour moitié la possession du curé de noyelle , l'autre moitié fut affecté à la cure d' Hauteville .
Un pélerinage y était établi d'ancienne date , et les nombreux marchands qui se réunissaient sur la place de la chapelle donnaient au pélerinage l'animation d'une belle fête .
La tourmente de 1793 fit disparaître  l'antique chapelle .
Le 20 juin 1609 , Mr Anthoine Bochet , curé de Noïelles-Wion , jacques Benoist  magnelier , Artus Benoist et Jean Beaucourt  paroissiens , passent marché avec Léger de Ransart , Maître fondeur de cloches demeurant en la ville d' Arras , pour refondre les deux cloches quy sont présentement au clocher dud . Noëlles . Sera tenu de les rendre concordantes en bon ton et armonie , les tenir en mesme bonté intérieur du métal . Garantie d'un an . Prix de la fonte et fachon ; 7 florins , monnoie d' Arthois , pour chacun cent livres . Les rendre de mesme poix , saulf que sur icelles lug sera diminué frainctes ordinaires .
Celle qui existait  en dernier lieu , datait de 1763 ; elle fut refondue en 1883 et pèse 350 kg . En voici l'inscription :
Due à la générosité dès habitants , j'ai été bénite par François Deriencourt curé de la paroisse de Noyelle-vion . Et ai été nommée Marie Ferdinande  Louise par Ferdinand Briois , maire de la commune , et par Luoise Dardelle-Lucas .......Pierre Joseph Vahé président du conscil de fabrique année 1883 . 
Effigies du crucifix , de l'assomption , de St Joseph et de St Louis . Marque de Drouot , fondeur à Douai .
Un grand mortier de pharmacien en bronze , conservé dans une des plus vieilles pharmacies de Rouen , celle de Mr Thieulin , place des Carmes , porte l'inscription suivante :
Jean de Candas et Martin Scellier m'ont fait faire par Legier de Ransart 1605 .
Ce mortier est orné à l'entour d'une ceinture de petits motifs décoratifs arabesques finement exécutés . 
Autres membres des autres membres de cette famille de fondeurs et de chaudronniers : 
Guillaume de R. le jeune  1576-1609 . Christophe 1577 . Guillaume l'aîné 1577 . Pierre 1506-1608 . Jean 1609-1617 . Philippe 1682 , disons que Léger de Ransart , candrelier à Arras épouse par contrat du 22 mai 1596 Antoinette de Quyéry , fille de Pierre , jardinier au faubourg des Alouettes . Léger est assisté de Jeanne de Diéval , veuve de feu Liévin de Ransart (sans doute ses père et mère ) , de Pierre de Ransart et Pierre de Paradis , ses oncles et bel oncle . On connait comme fondues par lui outre celles de Noyelle Vion , les cloches de : Bus lez Arrouaises en 1600 , Bazetin près de Péronne en 1607 , Ayette en 1609 , Bancourt en 1609 . En 1612 , le 14 juin , le curé de Gouy en Artois transige avec Antoinette de quéry , veuve de Léger de Ransart , au sujet d'une cloche commandée au défunt en 1598 et non exécutée .
Classé : base des fonts en pierre de Tournai du XII ème siècle .
il y avait 84 feux en 1731 , église  Notre Dame .
Noyelle Vion était dans les premiers temps de la paroisse de Lattre , ou était le cimetière commun des autres dépendances ainsi que l'on pouvait le voir et dans différent titres . Au bas du marais de noyelle vion est la source  du Gy  qui passe à Noyellette en l'eau et Montenescourt .
On a remarqué ailleurs qu'il avait près du bourg d' Avesnes le Comte trois endroits contigu portant le même nom de Noyelle :
1) Noyelle en Lâtre  "in  atris" c'est à dire le village de Noyelle ou était la paroisse et le cimetière commun des deux autres dépendances de même nom . On remarquera aussi en passant qu'il faut écrire ce mot l'âtre et non Lattre  comme l'usage s'en est introduit . L'expression latine en est la preuve  " Nigella in Atrio  ".
2) Noyelle en l'eau ou est une chapelle dédié à st Pierre premier  des apôtres . Le curé de l' Atre y va dire la messe fêter les dimanches  " Nigella in aquis " . L'on tenait autrefois dans le marais de Noyelle Vion le marché qui se tient ensuite à Avesnes le comte (domaine de Chantereine ) . Ce marais était à devant du domaine de ce bourg , les habitants de Noyelle Vion ont cédés à ceux d' Avesnes le comte le droit de marché et ceux ci ont cédé le marais aux habitants d' Aubigny . Aussi les habitants de Noyelle Vion étaient t'ils encore en procès avec le baron de Veaux , seigneur pour le droit de plantes . Cette terre à le titre de marquis depuis nombre année .

Rapport du docteur Ledru d' Avesnes le comte sur la découverte de poteries romaine  à Noyelle Vion:
En 1863 , à l'extrémité du village , des ouvriers mirent à découvert le four d'un potier romain . Il semble que la destruction de cet établissement ait eu lieu dans son plein exercice ; car on y à retrouvé la terre préparée pour le moulage , la poterie séchée et prête pour la cuisson  et grand nombre de fragments de vases différents , mais de la nature des poteries du temps et ressemblants à celles des sépultures  d' Avesnes le Comte .
Le fond du four , profond de 1,50 m est formé d'une aire en terre noire très dure bien arrondie et large de 1,50 m à surface supérieure lisse et polie , bien horizontale .Ses parois s'élargissent en remontant , elles sont constituées par de la terre glaise dure et rougeâtre présentant les traces d'une forte cuisson et incrustée de nombreuse branches de bois menu qui ont été carbonisées à chaque cuisson ; l'intérieur du four été plaqué de cette terre molle et humide . Sur les côtés de cet  "infundibulum " , deux ouvertures étaient pratiquées pour donner accès  au potier , à l'une d'elles correspond à une descente en forme  d'escalier  .
La commission remarquera dans les débris que nous mettons sous ses yeux , des poteries d'un grain assez fin , d'autres plus communes et diversement ouvragées , de nombreux charbons garnissaient les terres environnantes et étaient mêlés à ces fragments de vases . 
A l'autre extrémité du village , une petite plaine s'appelle encore aujourd'hui "la poterie " , elle abonde en grès et en terre glaise . Il est probable que vers les premiers siècles de notre ère , l'industrie céramique était répandue dans cette localité . Partout ou nous avons découvert des sépultures anciennes , nous y avons trouvé des poteries identique à celles de Noyelle Vion . Sur aucune nous n'avons jamais remarqué le nom de l'artisan . 

                                                                                                                (Mr Ledru )

La situation de ce village sur le vieux chemin d' Avesnes -le- comte à Aubigny en Artois a pu faire croire que c'est là l'origine du surnom de VION (via = chemin ) ; mais il est plus probable que ce surnom est dû à une suite de seigneurs du nom de WIDO , Wion (Guy) , et dont l'un , le sire de WIOS de Noïèle, chevalier , figure comme pair aux plaids du comte d'Artois en 1285 et 1286. Un de ses prédécesseurs fit don de ses alleux sur ce territoire à l'abbaye de St Eloy en 1119.
Cette noble famille eut de l'importance au Moyen-Âge , deux de ses membres , le sire de Noyelle , dit " LE BLANC CHEVALIER" et son fils BAUDE , furent prisonniers à Azincourt en 1415. Menés en Angleterre , ils ne tardèrent pas à être admis à rançon car le père combattit en 1421à la bataille de Mons en Vimeu  .
La forteresse féodale était circulaire  située près de l'église . On croit qu'elle fut démantelée en 1522 par le duc de Vendôme  ce grand destructeur de châteaux du pays ;
cette terre appartenait en 1789 à la famille de France .

(Harbaville : 1842)