2 oct. 2015

MANIN


MANIN .



            
Maninois  Maninoises 
Altitude : mini= 113 m  maxi= 152 m
Latitude : 50° 17 '52 Nord
Longitude : 2° 30 '41 Est

En 1893 -1894
Population :                                         255
Votants :                                              86
Maire :               de Richoufftz  L .
Adjoint :             Charruey  M.
Curé :                 Taverne 
Instituteur :      Delomy 

Manin de " Manerium"  ou " Mansum " qui veut dire manoir .
Manin en  1119
Manyn ;    1545
1789 , gouvernance d' Arras , bailliage d' Aubigny , diocèse d' Arras , doyenné d' Aubigny district d' Avesnes le Comte , secours de Beaufort 
L'abbaye d'Etrun présentait à la cure . St Maclou 

Manin relevait en 1272 de la terre de Givenchy le Noble . Un des seigneurs de la famille de Boffles y fit construire en 1568 , une haute tour héxagonale à trois étages voutés , la tour était entourée de fossés . On s'y défendit dans la guerre de 1635 à 1640 .(guerre Franco-Espagnole )

La ferme nommée "l'abbaye " à été une ancienne sucrerie et appartenait avant la révolution à l'abbaye d' Etrun .
Dans la cour de cette ferme et derrière le pigeonnier éxiste un puit d'une grande profondeur , dans le fond du quel aboutissent de longues galeries voûtées et bien maçonnées .

Eglise St Maclou :
Edifice sans intérêt , bâti en 1803 sur l'emplacement de l'ancienne église et restaurée en 1842 . Le clocher date de 1874 .
Procès verbal de visite décanale concernant l'ancienne église de Manin :
L'an 1738 , le 24 avril , nous Mr Jean Boniface Hugo , prêtre , curé et doyen d' Avesnes le Comte , en vertu de la commission à nous donner par Mgr l'illustrissime et revérentissime évêque d' Arras , d'informer du contenu d'une requête présentée à sa grandeur par le sieur Deleau , déserviteur de Beaufort et Manin lad. commission signée Le Clercq vic. gen ; pour à quoy satisfaire nous nous sommes transporté à Manin ou nous avons procédé à la visite de l'église dud. Manin comme s'ensuit . 
"Etant entré dans l'église dud. Manin nous avons remarqué que le pavement du choeur est défectueux , et qsu'il est nécessaire d'en lever la plus grande partie ; qu'il n'y à  autre chasuble que deux de calmane , de toutes sortes de couleurs , et une noire pour les morts ; qu'il n'y à ny planchez  ny lambrie dans la neffe .
Qu'il y a une porte dans la dite neffe , qu'il convient de boucher parce que la grande poerte qui est au bout de la neffe suffit pour entrer dans l'église , et par ce moien il se trouvera plus de place pour les habitants , et au lieu et place de ladite porte on pourra y faire une fenêtre qui donnera plus de jour dans lad. église , nous avons aussi remarqué que le clochez est fort défectueux et qu'il ébranle la charpente de l'église lorsqu'on sonne la cloche , dont il peut arriver des accidents dans la chute de quelques thuiles lorsqu'on est à l'office et qu' ainsy il convientde débâtir led cloché qui resamble plutot à un pigonnier qu'à un cloché , et au lieu et place y fair une ventelle comme il y a eu autrefois .
Nous avons en outre remarqué qu'il y a deux poutres ou pièces de bois qui soutiennent ledit cloché , qui sont placé dans la neffe , ce qui occupe une place considérable , et deux autres sur deux sommiers de ladite église , ce qui fait très mauvaise figure et fatiguent fort la charpente.
Ensuite nous sommes sortie de ladite église , ou nous avons remarqué qu'il y a quatre ormes et deux bois blanc qui empêchent pour faire les processions autour de l'église , et qui font pourir le toit du choeur de l'église .
Toutes lesquelles réfections cy dessus reprises , le seigneur et les habitants dud. Manin sont convenus de fair au frais et dépents de la dite église en abatants les arbres cy dessus mentionnés , et deux autres bois blanc venus , dont l'un est appuyé sur l'autre et qui font dépérir d' autres qui sont auprès ; ce qui auroit déjà été fait , conformément à la résolution des habitants cy jointe , sans une opposition de quelques mutins de la paroisse .
Ainsy fait et passé à Manin , le jour ,le mois et an que dessus , par devant le commissaire à ce dénomé .
                                                                                         J.B. Hugo  curé
                                                                                      d'Avesnes le Comte .
(texte original non corrigé)

Le seul objet à mentionner est un fauteil Louis XVI qui sert de siège au célébrant .
Un tableau représentant la commission des clefs de St Pierre , à été donné par la famille de Richoufftz.
La cloche  porte l'inscription suivante :
" J'ai eu pour parrain Mbe Ludovic Aimé Victor de Richoufftz de Manin et pour marraine Aimée Charlotte Henriette de Richoufftz née Boussemart de Thiennes qui m'ont donné les noms d' Aimée , Charlotte , Henriette de Richoufftz  . étaient  Maire Mre Frederic de Richoufftz conseiller général , curé Mr Aimé Roussel  .
1862
En bas dans une cartouche :
Drouot Frères 
Faubourg Notre Dame lez Douai .

Si l'épigraphie de l'église actuelle est courte , celle de l'ancienne église était plus riche ; il en reste la copie d'une grande pancarte armoriée qui faisait partie de la collection "Godin" , en voici l'extrait :
1) Tableau funèbre qui se trouvait au dessus du banc de monsieur Dehamel , du côté de l'évangile dans le choeur de l'église de Manin .
Au milieu ; écu de Boffles :
Ecartelé 1 et 4 de sinople à 2 bandes d'or , 2 et 3 de gueules au chef échiqueté de 3 traits de sinople et de gueules .
Ce quartier est d' Ailly , ramage de Boffles , epousa vers 1400 Marie d' Ailly .
Casque et cimier : buste de more , tenant de la main gauche une targe aux armes .
Quartier : a dextre .
1) : Boffles , écarteé comme dessus 
2) de sinople à la croix de sable chargée de 5 coquilles d'or 
3) de sinople à 3 clefs d'or 2 et 1 (Le Cambiez) 
4) d'or à 3 épées en pal de gueules , aux manches et gardes de sable  à senestre .
5) de sinople à 9 croix recroisetées d'or à 3 étoiles à 6 rais d'or 2 et 1 (Boufflers ) .
6) de gueules à la fasce dentelées d'or , accompagnées de 3 étoiles (à 6 rais) de sable ( Gaillard ?) 
7) de sinople à la croix ancrée de gueules , accompagnée de 3 étoiles de sable . (armes de Henne ?) ; d'argent à la croix ancrée de gueules et 2 étoiles de même .
8) de sinople à la croix dentelée d'or  (Pronville ?).

Ce tableau est sans doute celui de François de Boffles , écuyer , seigneur de Manin et Thilloy , marié sans postérité à Antoinette de boufflers , fille de Michel , seigneur de Louverval et de Catherine Gaillard , qui vivait au XVI ème siècle .
Le Pez nous donne une épitaphe de l'église de Bapaume :
" Cy gist da elle Anthoinette  de boufflers  qui fut femme François de Boffles , escuier de St de Thilloloy  à cause d'elle , de Bargue  (de la barque ) , Louverval , homme d'armes des ordonnances du roy , lequel trépassa le 20 de janvier 1567 . Priez pour son âme " 
Les Boufflers de Louverval branche non rattaché de ceux de Ponthieu , paraissent devoir briser leurs armoiries par changement d'émaux . En effet Boufflers porte ordinairement : d' argent à 3 molettes de gueules , accompagnés de 9 croisettes recroisetées au pied fiché de même , 3 en chef , 3 en fasce et 3 en pointe percés 2 et 1 .
Belleval note que la branche des Louverval; écartelé aux 2 et 3 ; de sinople à la croix engrelée d'argent . C'est l'écu des Pronville , quand aux Gaillard , j'ai vu quelque part attribué au Gaillard de Blairville , un blason : d'argent à 2 fasces de sable accompagnés de 6 molettes à 5 pointes de même 3, 2 et 1 . Cet écu ressemblerait assez à notre sixième quartier . Mais généralement les deux fasces  des Gaillart s'accompagnent de quinte-feuilles  et non de molettes .
Il n'est pas facile de rétablir ces quartiers ; je renvoie en note ce que j'en sais :
1)Armoirie qui  se trouve à droite dans le choeur de l'église de Manin , au dessus du banc des dames d' Etrun , que le sieur de Hamel à dit être les armes de dame Marie de Cermoise  veuve de feu Roland Dehamel , écuier , seigneur de Poirebarbe et de Hainvilliers  :
Ecu d'or à 5 lozanges de gueules mis en bande . Heaume cimé d'une gerbe d'or .
2) Grès qui se trouve dessus l'arête du pignon de l'ancien corps de logis de Mr de Hamel et qu'il nous à dit être les armes des de Boffles :
Ecu d'argent à 3 bandes de sable , accompagnées en chef en senestre d'une coquille du même.
3) Marbre qui se trouve dans le pavement du choeur de l'église de Manin à côté du banc de Mr de Hamel :
Ecu accolés 1° De Hamel : d'argent à la croix de sable , chargée de 5 fermauc d'or 
2°: Fontaines : d'argent à 5 bouteroles de sable posées en sautoir .
" Icy gisent les corps des nobles personnes Charles Dehamel , écuier , sieur de Manin ect...
lequel décéda le 15 aout 1658 agé de 47 ans , et sa compagne dame Antoinette Defontaines décéda le 24 janvier 1691 agée de 71 ans . En leur memoireleur fils D.O.M  Louis Dehamel , religieux de St Waast d' Arras , fit faire ce marbre le 29 avril 1707. Priez dieu pour leurs ames . Requiescant in Pacé .
3) Dans le clocher dudit  Manin il n'y à point d' armoiries sur la cloche , mais il s'y trouve imprimé dessus un crucifix et à l'entour d'icelle est écrit ce qui suit , (cette pancarte date de 1716) . L'inscription de la cloche est rapportée de façon plus exacte et plus complète dans le procès verbal suivant :
Extrait de la superscription de la cloche de l'église paroissiale du villaige  de Manin :
" Je fus faite du temps de Pierre de Cherf escuier . Sgr de Beavvois (en 1569, Henri le Cherf était seigneur de Beauvois et y possedait une maison seigneuriale ) Manin ,de damle Antoinette de boulenger  sa compagne , dame de Manin , et de dame Marguerite de La Chapelle , abbesse d' Etrun en l'an 1602 , et refondue du temps de Charles François de Hamel , escuier . St dud. Manin , et de damle Marie Jacqueline de Mullet , sa compagne , et de dame Marguerite de Tramecourt , abesse d' Etrun en 1685 "
" collation faite de l'extrait cy dessus à ladite superscrition de ladite cloche gisante dans le clocher de lad. église dud. Manin , ladite superscription faite allentour de la de cloche en grande lettre moullée , et y trouvée concorder de mot après aultre par les nottaires royaux soubsignez , sur les lieux aud. Manin ce treize juillet mil sept cens et un "
De Lannoy                                M Le Soing               1701 .

Une cloche plus ancienne , provenant de Manin , existe encore , chose curieuse , dans le clocher de l'église Ste Anne de Bruges .
Elle mesure 0,64 m de diamètre et porte cette légende :
" Ie fvs faict dv temps de pierre de Cherf  escr Se de Bevvois Manin Ct et damle Anthone de Bolengez sa coppa et de dame margt de la Cappelle abbés patronnes de cest eglise   1599 "

Cimetière :  Enclos réservé à la famille de Richoufftz ; pierre plate , couverte d'une paque de marbre noir :
" Ci git le corps de Pierre Louis François de Richoufftz de Manin , ancien capitaine , chevalier de St Louis , décédé le 14 fevrier 1829 , agé de 67 ans , veuf de dame Josephine Guilbert , décédée à Arras en 1814 ."
"Dans ce cimetière gisent les corps de Chevalier Claude François de Richoufftz de Manin , maréchal de camps d' artillerie , commandeur de St Louis , député de l'ordre de la noblesse aux états d' Artois , décédé en 1802 , et de dame Jeanne de Marestz de Beaurain son épouse , décédée en 1800 "
Monuments levés :
Jeanne Françoise de Richoufftz , décédée à 18 ans le 11 mai 1857 , quelle repose en paix . Jules Fredéric de Richoufftz de Manin , lieutenant en 1er artillerie de marine , décédé à 28 ans le 20 octobre 1861 à Cherbourg .
A la mémoire de M Frédéric François Victour de Richoufftz de Manin , ancien membre du conseil général du Pas de Calais , décédé à Manin le 22 7bre 1879 dans sa 75 ème année époux de dame Aimée Charlotte Henriette Boussemart de Thiennes . R.I.P.
A la mémoire de M Ludovic Victor , comte de Richoufftz de Manin , docteur en droit , ancien conseiller général du Pas de Calais , ancien membre de la commission départementale , maire de Manin , décédé en son château de Manin le 29 juillet 1897 dans sa 67 ème année , époux de dame Lilia Marie Herminie de Coussemaker . D.P.F. (monument de pierre bleue ) 
Monument de pierre blanche :
A la mémoire de Mademoiselle Lydie Guilbert pieusement décédée le 28 mai 1885 à l'age de 72 ans . Elle a passé en faisant le bien .
Sous un ange aux ailes déployées :
Edith d'Hespel , 18 mois , 14 mars 1893 .  
Une date   1791.

Le château :
Il fut construit en 1745 et les années suivantes . Du pignon d'une ferme une date :1791 .
Le château de Manin est bâti sur l'emplacement d'un vieux château féodal dont il ne reste aucun vestige . De long procès avaient éxisté entre les seigneurs de la famille de Hamel et l'abbaye d' Etrun ; et , bien que le parlement de Paris ait donné raison aux de Hamel , la fortune de ceux-ci , s'était ébranlée . Le château était vieux , et sa tour qu'on avait négligé de réparer , ne puvait plus guère l'être . Louis Benoit de Hamel fit construire , dans l'antique manoir de ses aieux , le château actuel , l'oeuvre fut commencée en 1745 . Les murailles ont une épaisseur aujourd'hui inusitée , mais l'architecte en fut correct ;
La partie extérieure des murailles est en pierres blanches ; la partie intérieure parait avoir été faite avec les briques de l'ancien château . Louis Benoit de Hamel fit planter en 1745 , l'avenue des tilleuls, admirée encore aujourd'hui .
Le château passa en 1772 dans la propriété de Claude François de Richoufftz  , époux de Jeanne Françoise de Marestz de Beaurain , descendante des de Hamel . Mr Ludovic de Richoufftz fit remplacer en 1880 , l'aile droite du château par un élégant pavillon renfermant un cabinet bibliothèque . Le château fut vendu en octobre 1898 à Mr Lecreux .
Suite Manin :
Ce village comme la plus part de la contrée ,remonte à l'époque de la domination romaine ;
En perçant une marnière les ouvriers découvrirent à deux mètres de profond , une grande lampe de fer doré de cette époque , et comme toujours ils s'empressèrent de la briser .
En 765 , le pape Grégoire III par un privilège spécial , confère la possession de Manin à l'abbaye de St Vaast . Une charte de Charles le chauve de 886 en contient la confirmation .
 L'abbaye des dames nobles d' Etrun avait sur son territoire de vastes possessions , et laprincipale seigneurie du lieu .
Vers 1100 , une dame de Manin nommée Adèle donnait à l'abbaye d' Etrun le quart du village , tant en terres qu'en bois (charte de Robert , évêque d' Amiens ) .

Une autre seigneurie mouvante de givenchy dès 1272 , était séculière . Nous la trouvons dans la maison de Boffles recréant sa bourgeoisie à Arras , paroisse Notre Dame le 22 mars 1477.
En 1558 , le seigneur de Manin fit construire une tour héxagonale  à trois étage voûtée  et superposés et terminée par un beffroi en bois ou était établi le guet en temps de guerre.
elle communiquait avec un souterrain refuge et dans les temps difficiles , les habitants s'y retiraient avec leurs objets précieux .
Cette tour dont les murs avaient 5 pieds d'épaisseur ( 1,50 m environ), était percée de fenêtres ou meurtrières et entourée de fossés . elle resista à l'attaque des Français en 1635 . Les gens du village s'y défendirent et y trouvèrent leur salut . elle fut leur sauvegarde en maintes autres occasions . Les alliés en 1711 , enlevèrent le plomb qui la recouvrait et on y substitua une couverture en pierre bleue .
Les terres de Manin passeront en 1600 par le mariage d'une dame de boffles , dans la famille de Hamel qui occupa de père en fils , jusqu'à la fin du XVIII ème . Plusieurs de ces personnages sont inhumé dans l'église . On y voyait des pierres tombales avec les armoiries de Boffles et de Hamel qu'on retrouvait aussi aux verrières .
Une célèbre confrérie de St hubert fut érigée à Manin , dans le cours du XVIII ème siècle et ne tarda pas à compter dans ses affiliès , toute l'élite du pays , la noblesse , le clergé et hommes notables . son établissement eut lieu à la suite de quelques accidents déterminés sur les gens de la contrée par des chiens et des loups atteints "d'hydrophobie " .. On comprend qu'elle prit fin avec toutes les institutions religieuses dans les dernières années du 19 ème siècle .
Vers 1835 , Mr Deligne fonda à Manin  une usine pour la fabrique du sucre de betteraves , qui fonctionna assez longtemps . Le succès ne répondit pas à ses efforts et la fabrique dut comme beaucoup d'autres , succomber aux difficultés de l'industrie .

Noristel : 
Ancien village aujourd'hui disparu , commune de Manin . L'autel de Noristel figure en 1142, dans une charte d' Etrun , parmi les possessions de cette abbaye . Le territoire de ce village confinait à Manin  et fut réuni à cette paroisse dans le cours du XIII ème siècle . Il fut planté d'arbres , "le bois de Noiretel" , et resta la propriété de l'abbaye jusqu'à la révolution . Ce vocable a , depuis lors disparu de la toponymie du Pas de Calais .
(Certain bois nommé le Noiretel séant au terreoir de Manin , 1576).
                                                                    
                                                                           (localités disparues  par le comte de Loisne)
                                                                    .........................

                                         Origine de la confrérie de St Hubert à Manin .
St Hubert est depuis longtemps en grande vénération à Manin . Un autel en son honneur existe dans l'église ; Il fut élevé par une confrérie établie en son honneur . son origine , sa durée séculaire , les résultats religieux et moraux qu'elle produisit nous font entrer dans quelques détails historiques à son occasion . (cette petite étude historique est dans la reproduction d'un petit manuscrit de Mr l'abbé Rousselle , curé de la paroisse , mort en 1864.
" Le 16 avril 1738 , on inhumait à Manin un enfant de six ans , Antoine hubert Parent , et en marge de l'acte , Mr Augustin Deleau alors curé , écrivait que cet enfant fut dévoré par un loup enragé le 12 du même mois , et 9 autres dangereusement blessés . Ce malheur fut la cause de la fondation de la confrérie de St Hubert . On ne trouve dans l'année 1738 que quatre autres inhumations , et aucune mention n'attribue ces décès à la même cause que celui de parent ; Il serait donc le seul qui aurait péri .
Mais la tradition orale , la vénération non interrompue depuis pour St Hubert , la fondation de la confrérie , quelques feuillets conservés longtemps aux archives de l'église et qui ont été copiés , nous prouvent toute la gravité de l'évènement qui nous parait pouvoir être rapporté ainsi :  Vers le milieu d' Avril 1738 , un loup fut vu dans le bois de Manin , on le dit enragé . Aussitôt le village fut sur pied . On s'arma da tout ce que l'on trouva . Le garde du bois , et ceux des bois voisins étaient porteurs de leurs arquebuses . Mais la terreur était si grande , que personne n'osa entrer dans le bois . Le lendemain rpendant que les ouvriers de l'abbaye étaient occupés à clore la haie  qui sépare du bois les prairies de cette ferme , le loup furieux s'élança sur eux , en blessa trois et frappé lui même d'une serpe de bûcheron , s'enfuit . 
Peu d'instant après , Babeurs , fermier de Givenchy , se rendant à Manin , fut rencontré par l'animal furieux qui l'étrangla . Plusieurs autres blessés , partirent pour les Ardennes , afin d'implorer contre la rage , la protection de St Hubert . Tous , un seul excepté , furent préservé de cette horrible maladie , et celui là  mourut enragé quelques jours après son retour . La légende rapporte qu'ils exécutèrent les neuvaines , prières et actes de piété qu'on leur avait prescrits . Mais on avait joint à ces prescriptions pieuses , celle de ne point se peigner les cheveux pendant un délai de 40 jours . Il sera expliqué plus loin la raison d'être de cette pratique . La fête de Beaufort arriva trois jours avant le terme prévu . Un des blessés ne put résister à l'attrait du plaisir qu'il espéra s'y préoccuper . Paré de ses plus beaux vêtements , il ne voulu point qu'une coiffure négligée y fit contraste . Il se peigna , et se rendit à la fête . Mais bientôt , les premières atteintes de la rage l'arrachèrent au plaisir , et trois jours après , il expirait dans d'affreuses convulsions .
Ce fut quand le village était encore plongé dans la terreur que le curé de Manin , Augustin Deleau , obtint de Monseigneur Baglion de la Salle , évêque d' Arras , qu'une bulle fut sollicitée du st Père pour l'établissement d'une confrérie qui plaçât Manin sous la protection de St Hubert . La bulle fut obtenue quelques mois après , et la confrérie érigée le 15 novembre 1739 . Des privilèges nombreux y étaient attachés ainsi qu'à l'autel consacré à St Hubert " .
Les confrères se firent surtout remarquer par leur bonne conduite et leur piété peu après la fondation . Les honneurs à rendre à St Hubert et les pratiques religieuses  énumérées dans la bulle furent spécialement confiée à huit confrères titulaires servis par un valet . Tous les hommes mariés durent prendre tour à tour pendant huit ans , la charge de confrère  titulaire et se soumettre aux obligations imposées par un règlement qui existe encore aujourd'hui ."
Cette confrérie fut supprimée en 1855 , l'affliction fut générale .
(Cette notice est due à Mr l'abbé Deplanty , nommé curé de la paroisse en septembre 1871 
  elle est écrite de sa main dans le registre de la confrérie ouvert sur l'ordre de Mgr en 1871),  
La cause de la suppression de la confrérie est un relâchement dans l'application du règlement, le pasteur de la paroisse , directeur de droit de la confrérie , écrit Mr l'abbé Deplantay , voulut rétablir la discipline première  , et peut être même appliquer le règlement général des confréries donné par Mgr Parisis . De là , dissolution de la confrérie . Et d'ailleurs 
de nos jours encore , émettre le simple voeu d'appliquer ce règlement , c'est amener plaintes et murmures .
La confrérie fut rétablie par l' abbé Dusautoir , curé de la paroisse de 1864 à 1866 . Depuis lors , elle se produit d'assez beaux résultats . Depuis la fondation de la confrérie , il ne s'est produit à Manin aucun accident de rage . pas un seul chien enragé ne s'est arrêté sur le territoire  disent les habitants de la commune .
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Notes sur les pratiques  imposées aux pélerins de St hubert pour la préservation de la rage :
 C'est à l'abbaye de St Hubert , (Ardennes belges )  siège de ses reliques , que se rendaient les pélerins qui avaient recours à ce qu'on appelle , "l'oeuvre de st Hubert " .
" L'oeuvre de St Hubert " consiste dans l'ensemble des prescriptions auquelles devaient se soumettre les personnes mordues par des animaux enragés . La principale reliquede St Hubert est la" sainte étole " qui , selon une pieuse tradition  aurait été apportée du ciel par un ange au moment même ou le pape Serge 1er allait conférer dans St Pierre de Rome , les ordres sacrés à St Hubert , récemment arrivé en pélerin dans la ville éternelle .
Les trois actes caractéristiques  de " l' Oeuvre de St Hubert " sont : la taille , la neuvaine , et le répit .
La taille consiste dans une très légère incision faite dans la région moyenne du front de la personne mordue par un animal enragé .Dans cette incision on introduit une parcelle infime de la "sainte étole" et on la maintient par l'application immédiate d'un bandeau que la personne opérée doit porter pendant 9 jours .
Pendant ces neuf jours des prescriptions sont à observer . C'est la "neuvaine" . Voici les principales de ces prescriptions :
1) Se confesser et communier . 2) Coucher seul en draps blancs et nets . 3) Ne pas baisser la tête pour boire aux fontaines et rivières . 4) Boire du vin rouge clairet et blanc , mais toujours mêlé avec de l'eau , ou boire de l'eau pure . 5) Se laver les mains et se frotter le visage avec le linge humide , ne point se peigner durant quarante jours , la neuvaine y comprise . 6) Le dixième jour faire délier le bandeau par un prêtre , et le brûler . 7) observer tous les ans le fête de St Hubert , le 3 novembre .
Le "répit " est un délai de 40 jours accordé par toute personne "entaillée" à celui qui ne pourrait se rendre immédiatement à St Hubert après une morsure par un animal .
                                                   
                                           But et règlement de la confrérie de St Hubert .
Le motif de la fondation de la confrérie de St Hubert à Manin est un acte de reconnaissance à St Hubert pour sa protection contre la rage ,en même temps qu'un moyen de préservation de l'avenir .
But de la confrérie :
1) Honorer Le Très Saint Sacrement en assurant une garde d' Honneur aux offices les dimanches et des grandes fêtes et à la procession du Très Saint Sacrement .
2) Honorer St Hubert , en solennisant sa fête le 3 novembre et en entretenant l'autel qui lui est dédié dans l'église de Manin .
3) Par les pratiques pieuses auxquelles les confrères sont obligés , entretenir les hommes dans d'exellents sentiments tant religieux que moraux , et les garder , sous l'influence de leur pasteur , au service de la paroisse , pour qui ils sont un excellent exemple .
4) Se trouver à toutes les funérailles qui ont lieu sur la paroisse et porter les corps des défunts à l'église et au lieu de sépulture , sauf s'il s'agit d'un jeune homme ou d'une jeune fille .
                                                                
   Règlement:
1) Les confrères de St Hubert sont au nombre de huit et sont servis par un valet .Tous les hommes mariés doivent prendre tour à tour pendant huit années , la charge de confrère titulaire et se soumettre aux obligations imposées par le règlement .
2) En entrant dans la confrérie , les confrères reçoivent un insigne qu'ils doivent obligatoirement portés dans les offices où ils remplissent une fonction .
3) Le plus ancien des confrères prend le titre de " prévot" . Il est le chef de la confrérie . Il arrive à cette dignité , un an avant sa sortie de la confrérie .4) Chaque année , à la fête de St Hubert , le 3 novembre , le "prévot" quitte la confrérie , et un nouveau confrère , choisi parmi les hommes mariés de la paroisse , entre dans la confrérie pour huit années .
5) Celui des habitants qui refuserait de faire partie à son tour de la confrérie doit en faire connaître les motifs , et, s 'ils sont jugés légitimes , on reçoit un représentant présenté et payé par lui . Un refus sans motif légitime entraîne le sonnerie de son trépas , le jour même de son refus . De plus , il perd pour lui et sa famille , le droit d'être porté et accompagné par les confrères le jour de ses funérailles .
6) Le "valet"  est au service des confrères . Il est chargé de toutes les démarches auprès des confrères . Il allume les flambeaux des confrères et leur donne le signal pour les fonctions qu'ils doivent remplir au cours des offices religieux . Il est chargé de noter et de recevoir les amendes infligées aux confrères .
7) A l'église , les confrères occupent les premières places en face des autels latéraux . Les bancs leur appartiennent . Dans les bancs , les places leur sont assignées suivant l'ordre de leur entrée dans la confrérie . Les confrères changent donc de place chaque année .
8) Les confrères qui sans motif , manquent à un office , ceux qui arrivent en retard ( après le "Kyrie" pour la messe ) , ceux qui ne communient pas aux jours indiqués ,n ceux qui commettent une faute dans leur service , sont passibles d'une amende qui sera versée à la caisse de la confrérie .
9) Trois fois par an , aux fêtes de Pâques , de St Hubert et de Noel , les confrères s'approchent des sacrements . Les délinquants sont passibles d'une amende impitoyablement infligée.
10) Pour l'offrande de la messe , les confrères ont le pas sur les fidèles . Lorsque le huitième confrère à baisé l'objet de paix , les huit confrères qui avaient formé un demi-cercle autour du célébrant , s'en retournent à leur banc sur une double rangée . Alors seulement les autres fidèles sont admis à l'offrande .
11) Aux jours de grande fête , les confrères vont s'agenouiller à la balustrade du choeur avec leurs flambeaux allumés , depuis" l'élévation" jusqu'au "Pater " , si le St Sacrement n'est pas exposé . Dans le cas contraire , les confrères resteront à genoux , jusque après la bénédiction donnée à l'issue de la messe . En plus des grandes fêtes de l'église universelle , il faut considérer comme fête obligatoire pour les confrères , la St Hubert (3 novembre ) , la St Maclou , patron de la paroisse ,(dimanche après le 15 novembre) et l'adoration du St Sacrement (16 mai) . Aux vêpres des mêmes jours , les huit confrères iront s'agenouiller à la balustrade du choeur avec leurs flambeaux allumés , depuis l'exposition du St Sacrement  jusque après la bénédiction .
12) Les dimanches ordinaires , quatre confrères au moins doivent être à leurs bancs pendant la messe de paroisse , les deux semainiers vont seuls à la balustrade avec leurs flambeaux allumés . Ceux des confrères qui seraient empêchés  d'assister à la messe doivent avertir le valet de la confrérie sous peine d'amende .
13) Les confrères sont de droit les gardes d'honneur à la procession du St Sacrement . Revêtus de leurs insignes , ils accompagnent le St Sacrement avec leurs flambeaux allumés .
14) A la procession de l' Assomption , les confrères escortent simplement le célébrant revêtus de leurs insignes .
15) Les confrères se chargent et s'obligent sous peine d'amende à se trouver à toutes les funérailles qui ont lieu dans la paroisse , à moins que des raisons ne les en dispensent . Dans ce cas , ils devront avertir le valet de leur absence . Seuls , ils ont le droit de porter les corps des défunts à l'église et au lieu de sépulture , si ce n'est quand il s'agit d'un jeune homme ou d'une jeune fille . C'est le plus ancien et le plus jeune confrère qui sont chargés de sortir le corps du défunt de la maison mortuaire .
16) Les confrères de St Hubert honorent d'une façon toute particulière , leur patron le 3 novembre , jour de sa fête . Une masse la plus solennelle possible est célébrée à leur frais .La messe est suivi d'un repas donné par le confrère sortant . L'après midi , les vêpres en l'honneur de St Hubert sont chantées solennellement . Les confrères y assistent en corps . Le lendemain 4 novembre , un obit est chanté aux frais de la confrérie  pour les confrères défunts.
17) Les ressources de la confrérie consistent;
1° Dans les amendes payées par les confrères en défaut . 2°  Dans une quête faite chaque dimanche à la messe de paroisse et aux enterrements de 1ère classe . 3°  Dans une quête faite une fois par mois à domicile pour le pain dit "de St Hubert " . 4°  Dans une quête aux gerbes de blé , faite à domicile pour la fête de St Hubert . Ce blé est vendu aux enchères à l'issue de la grande messe de St Hubert . 5°  Dans le produit d'un tir à la cible établi une fois par an .
18) Avec ces ressources et leurs dons personnels les confrères entretiennent l' autel , la statue et la bannière de St Hubert .
19) Le réglement des comptes de l'année se fait au presbytère  le dimanche qui suit St Hubert . Les " désidérata" , les réclamations , les projets y sont discutés dans une réunion toute fraternelle .

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